Briefwechsel Johann Heinrich Müller


Kurzinformation zum Brief Zum Original
Autor Delisle, Joseph-Nicolas (1688-1768)
Empfänger Müller, Johann Heinrich (1671-1731)
Ort Paris
Datum 1. November 1723
Signatur Bibliothèque de l'Observatoire de Paris: B1/2-66, Bl. 1r-2r
Transkription Hans Gaab, Fürth

A M. Muller professeur de Mathematiques
à Altdorf.
          de Paris le 1e Nov. 1723

Monsieur

Tuaique je n'aie point encore l'honneur d'être comme de vous que de nom, j'ai cependant pris la liberté de vous adresser celle ci pour vous proposer, si vous le voulez bien un commerce litteraire. La reputation de votre nom m'avait d'eja depuis longtems donné cette envie, mais je n'en avais point encore trouvé l'occasion que lorsque M. Wagner à qui je m'étais informé de ce qu'étaient devenu les observations de M. Eimmart, m'a dit qu'elles étaient entre vos mains:[1] il a déja eu même la bonté de vous écrire à ce sujet, pour vous prier de m'en accorder la communication; mais je n'aurais pas manqué de vous en écrire moi-mêmme, pour vous marquer, M. l'obligation particuliere que je vous en aurais, & le service que vous pourriez rendre en cela à la Rep. des lettres. M. Wagner aura pu vous dire, M. quel est mon dessein dans la collection que je fais de toutes les observations astronomiques que je peut ramasser, qui est de me mettre en état d'établir toute la theorie de l'Astronomie plus solidement que l'on n'a encore pu faire jus qu'à present, faute de ce secours. Je suis déja assez avancé dans cette collection, pour pouvoir paier en pareille mannonie ceux qui auraient la bonté de me communiquer les observations que je n'ai pas. Ce n'est que de cette maniere que j'ose vous prier, M. de vouloir bien souffrir la demande que je vous fais de la communication des observations de M. Eimmart & des vôtres, en vous offrant en même tems, entre toutes celles que j'ai, celles qui vous pourront faire plaisir. Vous pouvez d'ailleurs être assuré, M. que dans l'usage que je ferai de celles que vous me communiquerez, je m'y comporterai de la maniere qui pourra

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vous faire le plus d'honneur, & marques davantage l'obligation que l'on vous aura d'avoir bien voulu contribuer par là à l'avancement de la science qui fait le plus d'honneur à l'esprie humain. Si vous étes , M. touché de ces motifs, comme je n'en doute point, je vous prie d'avoir la bonté de me mander en quoi consistent des observations de M. Eimmart, dont on m'a dit qu'on avoir vu un fort beau livre manuscrit à Nuremberg, il y a quelques années. Mandez moi aussi, s'il vous plait, dans quel tems M. Eimmart est mort, & ce qu'il a fait en particulier pour l'Astronomie, dans quel endroit il a fait sa demeure, quels étaient ses instruments, & ce qu'ils sont devenus après sa mort. Je n'ai encore vû de ses observations, que l'eclipse de ♃ par la Lune, du dernier Mars 1686. qu'il a faite à Nuremberg avec M. Zimmermann qui l'ou publicé.[2] J'ai aussi trouvé dans les Journaux de Leipsic son observation de l'éclipse de Lune du 19.e Nov. 1686.[3] & de l'éclipse de ☉ 23 Juin 1693,[4] toutes les deux faites à Nuremberg aussi bien que l'éclipse de ☉ du 2e Juilles 1684. qu'il a observée avec M. Wurzelbau, dont j'ai un exemplaire imprimé.[5] Voila les 4 seules observationes de M. Eimmart, dont j'aie pû avoir connaissance: c'est pourquoi vous me feret, M. un très grand plaisir de vouloir bien m'instruire de ce qu'il a fait di surplus.

A votre egard, M. comme j'ai autant d'estime pour ce que vous étes capable de faire, que pour tout autre, je recherche principalement pour vous même l'honneur de votre commerce & je m'estimerais heureux si je pouvois vous engager à la communication mutuelle de nos observations. Aiez au moins M. je vous prie, la bonté de me dire si vous donnez quelque partie de votre tems à l'Astronomie; quel secours vous avez? & si le commerce de lettres que je vous propose

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pent vous être agreable? A l'occasion de Mercure que nous attendons dans le ☉ le 9e de ce mois,[6] j'ai trouvé dans les Regîtres de Notre Academie, que vous en avez observé le dernier passage il y'a 26 ans, & cela à Vienne en Autriche, sous les auspices de M le Comte de Marsigli.[7] Je vous aurais bien de l'obligation, M. si vous vouliez bien commencer notre commerce par me communiquer tout le détail de cette observation & des autres que vous pourrez avoir faite dans cette ville, ou avoir recueilli, par lesquelles comparées avec les nôtres, on pût déterminer la situation de la ville de Vienne à notre égard, tant en longitude qu'en latitude, afin de pouvoir faire un meilleur usage de l'observation de Mercure. Voilà , M. bien de la peine que je vous donnerai; mais si vous avez, quelque estime pour les observations qui se font ici à l'Academie, & que vous aiez quelque envie d'en avoir, je vous offre en échange, de prendre pour vous en envoir, la même peiné que vous prendrez pour m'accorder ce que je vous demande; Je suis &c.

PS. Je vous prie de m'adresser ainsi vos lettres: A. M. De L'Isle Lecteur du Roi & professeur en mathematique au college Roial, & de l' Acad. Roi. des Sciences, chez M. son frere, premier Geographe du Roi & de l' Acad. Roi. des Sciences, demeurant à Paris sur la Quai de l'horologe du Palais.



Zusammenfassung:
Müllers guter Ruf ließ in Delisle den Wunsch entstehen, mit im in Kontakt zu treten, zumal er durch Wagner weiß, dass er im Besitz der Beobachtungen von Eimmart ist. Delisle sammelt astronomische Beobachtungen mit dem Zweck, die Astronomie auf ein sichereres Fundament zu stellen. Er bittet um eine Übersicht von Eimmarts Beobachtungen. Auch interessiert ihn, welche Instrumente Eimmart verwendet hat. Er zählt die ihm bekannten vier Beobachtungen Eimmarts auf. Anlässlich des zu erwartenden Merkurtransits vom 9. des Monats, hat er in den Pariser Archiven gefunden, dass Müller den vorigen Transit von 1697 von Wien aus beobachtete. Er bittet um Details dieser Beobachtungen. Er will sie mit den Pariser Observationen vergleichen, um daraus die geographischen Koordinaten von Wien zu berechnen. Delisle hofft auf einen fruchtbaren Austausch mit Müller und gibt ihm seine Anschrift.


Fussnoten

  1. 15 Briefe Delisles von und an Wagner sind im Observatoire Paris/Meudon erhalten. Von Wagner erfuhr Delisle, dass die Beobachtungen Eimmarts in Müllers Händen liegen. Er bedankte sich für diese Information mit Brief vom 1. November 1723: "Je vous remercie M. de tous les soins que vous avez bien voulu prendre pour me faire obtenir de M. Muller la communication des observ. de M. Eimmart" (Observatoire Paris/Meudon: B1/2-69, Bl. 1r).
  2. 1686 besuchte Zimmermann Eimmart auf dessen Sternwarte in Nürnberg und beobachtete mit ihm gemeinsam am 31. März die Jupiterbedeckung durch den Mond. Darüber verfasste er eine Schrift Jovis per umbros Dianae nemora venantis, in der er neben seinen eigenen Beobachtungen auch die von Johann Philipp von Wurzelbau abdruckte.
  3. Eimmart, Georg Christoph: Observatio Eclipseos Lunaris Partialis, d. 19. Nov. st. vet. a. 1686. celebratae. Acta Eruditorum 1687, S. 157-160.
  4. Eimmart, Georg Christoph: Eclipsis solis partialis. Anno 1693, d. 23 Junii st. v. Norimbergae observata. Acta Eruditorum 1693, S. 447-452.
  5. Typus Eclipseos Solaris: Quae Anno Chr. MDCLXXXIV. Die 2. Iulii St. vet. horis pomer. contigit, ab Observatoribus Joanne Philippo Wurzelbaur, & Georgio Christophoro Eimmarto, Noribergae exhibitus. Nürnberg 1684.
  6. Am 9. November 1723 fand ein Merkurtransit statt, der aber in Altdorf wegen schlechten Wetters nicht zu beobachten war.
  7. Die Wiener Beobachtung des Merkurtransits von 1697 stammt nicht von Müller selbst, sondern von dessen Bruder Johann Christoph Müller, was Müller auch in seinem Antwortschreiben klar stellt. Eimmart hatte damals seinen Bruder in die Dienste des Grafen Ferdinando Luigi Marsigli (1658-1730) vermittelt.